L'orgue
En 1891, la fabrique achète un instrument de la maison Casavant Frères. Il s'agit d'un instrument à traction mécanique, l'opus 31, qui comporte 17 jeux répartis sur deux claviers et pédalier. En 1928, l'orgue actuel, également de marque Casavant, est acheté pour remplacer celui acquis en 1891.
Portant le numéro d'opus 1252, c'est un instrument imposant pour la région. Il devait initialement incorporer les tuyaux et les soufflets de l'ancien instrument.
Mais la composition de ce nouvel orgue, élaborée par Charles Chapais, l'adjoint aux frères Casavant, fut très influencée par Joseph Bonnet, un organiste et compositeur français bien connu au Québec à cette époque.
Bonnet prônait une "harmonie vigoureuse¨, ce qui explique les particularités de cet instrument : une flûte à cheminée au grand-orgue, des pressions élevées, un grand-orgue expressif et une batterie de jeux d'anches assez substantielles.
Ni la tuyauterie ni les anciens soufflets auraient pu satisfaire aux exigences tonales de M. Chapais. Cet orgue, acheté et installé au coût de 10 700 $, possède 25 jeux et 30 rangs. Cet orgue est un bel exemple de la facture typique de Casavant à son époque. La facture est solide et son orientation tonale s'inscrit dans la tradition "anglo-américaine" adoptée par les facteurs. Mais l'orgue de St-Médard se démarque de la facture courante de Casavant de par sa composition et ses autres particularités notées plus-haut.
Malgré un bon entretien régulier, cet orgue montre des signes de fatigue au début du XXIe siècle et une remise en parfait état de fonctionnement de tous les mécanismes s'imposait en plus d'un nettoyage complet, de réparations, d'ajustements et de réglages de toutes ses composantes.
Cet orgue est un instrument original qui se devait d'être restauré. Le budget total de cette restauration s'est élevé à 150 000$ incluant les frais des experts et les honoraires professionnels exigés par ce projet. Une subvention de 45 500 $ a été versée par la Fondation du patrimoine religieux. Le seul fait que le gouvernement du Québec subventionne la restauration de cet orgue présume de sa grande qualité, de son importance et de sa valeur patrimoniale.
Il a une véritable valeur historique. Polyvalent, il peut aussi bien accompagner la liturgie qu'être utilisé pour la présentation de concerts.
L'église
Monseigneur Thomas Cooke, évêque de Trois-Rivières, émet, le 1er mai 1860, le décret d'érection canonique de la paroisse Saint-Médard de Warwick.
La mise en chantier de l'église actuelle s'effectue en mai 1874. L'église, de style néo-roman et mesurant 135 pieds de longueur sur 63 pieds de largeur, avec une sacristie de 44 pieds de longueur sur 36 pieds de largeur, dépassait largement les dimensions du décret de Mgr Cooke. Faite de pierres des champs, sa hauteur totale au clocher atteignait 190 pieds. Les travaux presque complétés, elle fut bénite le 22 décembre 1874 par Mgr Louis-François Laflèche, évêque des Trois-Rivières.
En 1880, le curé Pothier décida d'ériger un chemin de croix dans la sacristie et un deuxième pour l'église. Ce dernier aurait probablement été réalisé par la Maison Carli de Montréal.
Le 29 septembre 1881, Mgr Laflèche fit la bénédiction d'un nouveau carillon de 3 cloches (FA-SOL-LA). La première cloche, pesant 2034 livres, fut appelée Marie-Lèda-Léon; la seconde, de 1000 livres, fut baptisée Marie-Angèle-Louis-Médard et la troisième, de 600 livres, fut nommée Marie-Paul-Françoise-Philémon. Le trio avait été «fondu» chez Henry McShane & Co. de Baltimore. Le 31 décembre de l'année suivante, le curé Pothier bénissait 2 autres cloches : une première pour remplacer la plus grosse qui s'était abîmée et une autre pour augmenter le carillon. La première, pesant 2000 livres, fut nommée Françoise-Victorine-Léon et la deuxième, d'un poids de 1500 livres, but baptisée Marie-Anne.
Lors de la visite pastorale du nouvel évêque de Nicolet, Mgr Elphège Gravel, à l'été 1888, ce dernier avait souligné qu'il était temps de terminer l'intérieur du temple.
Après une certaine attente, on décida de donner suite aux demandes de l'évêque et de parachever l'intérieur. Cette fois-ci, on accorda le contrat à Joseph et Georges-Félix Héroux de Yamachiche pour la somme de 12 200,00$. On demanda à l'architecte Georges-Émile Tanguay de Québec, un ancien élève de Joseph-Ferdinand Peachy, de réaliser les plans. Aux lignes harmonieuses, le nouvel intérieur de style néo-baroque fut rehaussé par un superbe maître-autel et des colonnes à pilastres corinthiens.
Mgr Elphège Gravel, évêque de Nicolet, et Mgr Louis-Zéphirin Moreau, évêque de Saint-Hyacinthe, procèdent les 29 et 30 juillet 1891 à l'inauguration de l'église que l'on vient de parachever. L'édifice, en forme de croix latine avec choeur en saillie et abside en hémicycle, a été érigé selon les plans de l'architecte Joseph-Ferdinand Peachy par le constructeur Cyrias Ouellet. Les murs et la façade de l'église sont revêtus de pierre. La voûte de la nef est en arc surbaissé.
En 1901, on ajoute deux transepts à l'église. En 1948, des réparations majeures sont apportées à l'église au coût de 14 000 $. Le clocher et le presbytère sont restaurés au coût de 25 000 $ en 1955.
Vers 1904, à cause du manque d'espace, on réalisa des travaux de réaménagement selon les plans de l'architecte G-E Tanguay. On ajouta 2 perrons aux portes latérales et des bancs supplémentaires en allongeant le jubé. Mais lorsque Mgr Brunault, l'évêque de Nicolet, vint visiter l'église, il fut particulièrement déçu. Il trouva que le nouvel intérieur était plutôt «disgracieux». Il demanda même à la fabrique de défaire le jubé. Ce qui fut refusé par les marguilliers.
En 1907, on voulu remédier à cette situation en réalisant les plans d'un agrandissement. Encore une fois, on fit appel à l'architecte Tanguay. Les plans furent approuvés par les autorités locales le 18 novembre 1970 et par Mgr Brunault le jour suivant.
L'agrandissement proposé par l'architecte s'harmonise parfaitement avec le bâtiment existant. Une belle réussite! Les travaux, qui auraient été réalisés au coût approximatif de 20 000,00$ par Joseph Giroux de St-Casimir, furent complétés en 1909. On ajouta 2 transepts en pierre de taille afin de s'harmoniser avec la pierre de la façade.
En 1910, on ajouta devant l'église et le presbytère 4 statues de bois, œuvres du célèbre sculpteur Louis Jobin (1845-1928) de Ste-Anne de Beaupré. À noter que l'on retrouvait également des œuvres de Jobin dans le cimetière : le sculpteur aurait réalisé un calvaire orné de 3 statues d'une valeur de 175,00$ chacune.
En 1912, on fit l'acquisition de 6 toiles du peintre d'origine romaine Joseph Uberti, au coût de 2000,00$ chacune. La même année, l'abbé Gouin fit installer dans le transept droit un monument à la mémoire des 4 premiers curés de la paroisse.
En 1953, les 4 statues de Jobin installées devant l'église et le presbytère sont enlevées à cause de leur détérioration. Malheureusement, elles ne seront pas remplacées.
Un ensemble d'activités marque, du 19 mai au 16 juin 1974, le centenaire de l'église.
À l'automne 1986, malgré des réparations faites quelques années plus tôt, on dû restaurer le carillon. Les cloches prirent le chemin de Charny et passèrent 6 mois à l'atelier Léo Gaudreau. On profita de la restauration des cloches pour revoir également leurs mécanismes et les minuteries. Elles furent remises en place en juin 1987 et sonnèrent de nouveau à la Fête de la St-Jean.
Finalement, en 1996, on proposa l'idée de réinstaller le maître-autel. Paul-André Carrier, marguillier et excellent artisan, son épouse Huguette Roux et une poignée de bénévoles décidèrent de reconstruire le maître-autel et son retable. En 1998, dans le cadre des Fêtes de 125e anniversaire de l'église St-Médard et 30 ans après le renouveau liturgique proposé par le Concile Vatican II, le maître-autel fut remis en place. Un résultat magnifique et une initiative digne de mention. Fier de ce premier succès, Paul-André Carrier se lança en 2001 dans la construction d'un autel latéral.
Grâce à ces projets de restauration, l'église St-Médard retrouve enfin sa chaleur
Visiter cette église sur le répertoire des lieux de culte