L'église
Du début de la colonisation du canton d'Arthabaska, en 1791 par John Gregory, jusqu'à l'érection canonique de la paroisse en 1873, il y eut des maisons et des chapelles qui servirent de lieux de culte.
En 1871, les marguilliers de la paroisse accordèrent le contrat de la construction de l'église aux entrepreneurs Marcotte et fils selon les plans de l'architecte Joseph-Ferdinand Peachy, de Québec. Ces plans ne comportaient pas, cependant, la décoration intérieure.
Le 23 septembre 1873, Mgr Louis-François Laflèche, évêque de Trois-Rivières, vint bénir la pierre angulaire. Entre temps, les marguilliers achetèrent les statues de la Sainte-Vierge et de Saint-Joseph en provenance de Munich, en Allemagne. Ils achetèrent aussi les tableaux du chemin de croix attribués à Wattin et encadrés par Berleinger, doreur de Québec. L'extérieur complété, le 15 juillet 1875, l'église fut bénite par Mgr Laflèche.
Le 16 janvier 1887, lors d'une assemblée où étaient présents les paroissiens, les marguilliers, et le curé, un emprunt de 22 000$ est autorisé pour construire le presbytère actuel et terminer l'intérieur de l'église.
Le contrat de décoration fut confié à Joseph-Thomas Rousseau, artiste-peintre de Saint-Hyacinte, spécialisé dans ce type de travaux. Celui-ci forma une équipe d'artistes pour réaliser avec lui les oeuvres prévues sur les plans et devis. Henri-Maurice Perreault et Albert Ménard, architectes de Montréal, ont préparé six des neuf plans et les trois autres sont l'oeuvre de Joseph-Thomas Rousseau lui-même. Un jeune homme de 18 ans, de la paroisse, figurait parmi la liste des collaborateurs de Rousseau. Il s'agit de Marc-Aurèle Suzor-Côté dont la renommée n'était pas encore faite. Le contrat des sculptures a été donné à Augustin Leblanc, sculpteur de Saint-Grégoire. Les trois autels, la chaire et les confessionnaux ont été exécutés dans les ateliers Paquette et Godbout, de St-Hyacinthe, cependant le contrat de réalisation est signé par Augustin Leblanc.
Dans le choeur, il manquait encore la statue de Saint-Christophe. C'est en 1888 qu'on la commanda et qu'elle fut réalisée par les élèves Gratton et Laperle sous la supervision de l'illustre sculpteur Louis-Philippe Hébert.
Un an après le départ du curé Buisson et de l'arrivée du curé Edmond Grenier, en 1894, la décision d'acheter quatre cloches au montant de 1 900$ est prise par la fabrique. Ces cloches furent installées et bénites en 1896.
Comme les finances de la fabrique allaient bien, le curé Côté et les marguilliers décidèrent de continuer ce qui n'avait pas encore été fait de la décoration intérieure. En 1922, ils commandèrent, après avoir visité des églises de Montréal et de Québec et avoir vu différentes oeuvres, de la Maison Hobbs et Cie de Montréal des vitraux pour toutes les fenêtres et les ouvertures de la sacristie. De plus, ils firent exécuter des travaux de restauration des murs extérieurs et de l'intérieur. Ils engagèrent Albert Boucher, artiste-décorateur de Victoriaville, à qui on fit laver et repeindre les murs, les colonnes et toutes les parties où il n'y avait pas de décoration.
En prévision du centenaire de l'érection canonique de la paroisse, en 1951, des travaux de restauration, de lavage et de peinture ont été exécutés par Rolland Pariseau. de Victoriaville. En 1952, on remplaça le vieux chemin de croix par un tout nouveau, importé d'Italie, payé en grande partie par les dons des paroissiens.
L'église a bénéficié d'une restauration complète pour son 125e anniversaire, en 1998. Le maître-autel et la chaire, démolis dans les années 1960, ont été reconstruits par des artistes locaux et les fresques ont été restaurées.
L'église est devenue un « monument historique » en avril 2001.
Visiter cette église sur le répertoire des lieux de culteL'orgue
Interprète : Denis Gagné
Oeuvre : Pièce Héroïque
Compositeur : César Franck
Extrait musical
L'église St-Christophe possédait un orgue Mitchell qui était le premier orgue de la région des Bois-Francs. Cet instrument a été béni par le curé, l'abbé J. Napoléon Héroux, le 12 janvier 1882.
Dans les lettres de correspondance déposées aux archives de la paroisse, on découvre, qu'en 1939, le curé, Léon Farly, avait fait des démarches auprès de Mgr Tessier, organiste à la cathédrale de Nicolet concernant l'orgue Mitchell qui était dans un piteux état. La proposition qu'il reçut fut qu'un orgue soit reconstruit à partir des tuyaux de l'orgue Mitchell.
Cette proposition n'est pas retenue et, en 1940, le curé Henri Bernier, en accord avec les marguillers et selon les données de l'organiste en poste, fait la commande à la maison Casavant de l'orgue actuel, un orgue de 32 jeux réels répartis sur trois claviers et le pédalier. À cause de sa structure et de son poids, l'installation de l'orgue nécessite la consolidation du jubé existant. L'orgue Mitchell est racheté par Casavant au coût de 500$ et le nouvel orgue coûte à la paroisse 8 300$. Le 18 mai 1941, on procéda à l'inauguration du nouvel orgue. À cette occasion, on interpréta l'oratorio "Mariae Gloriae", pour choeur et orgue, une oeuvre d'Arthur Charlebois.
En 1991, la maison Létourneau effectue la restauration de l'orgue. Une mixture de quatre rangs remplace celle de trois rangs existant auparavant.