L'église
Avant que le site actuel de l'église de Saint-Ludger ne soit choisi, en octobre 1904, par l'abbé Napoléon-Joseph Sirois, curé de Cap Saint-Ignace et délégué de l'archevêque de Québec, l'érection du temple devait se faire sur la rue Jarvis et devait aussi desservir tout le quartier de la Station. Les citoyens de la future paroisse de Saint-François-Xavier, commerçants prospères et hauts salariés de chemin de fer Intercolonial s'opposèrent et le curé Blais recommanda finalement la construction d'un troisième temple. La population de Saint-Ludger, selon le premier recensement de 1904, était de 836 habitants, répartis dans 159 familles.
Le seigneur William Fraser céda gratuitement le terrain de la future église de Saint-Ludger et le contrat fut signé, devant le notaire Allyre Foisy, le 15 mars 1905. Le contrat de la construction de l'église fut octroyé, après quelques faux pas, à l'entrepreneur Thaddée Bernier, de Saint-Épiphane, selon les plans et devis des du bureau d'architectes Ouellet et Lévesque de Québec, pour le montant de 10,400.00$. Le temple, conçu initialement pour l'église de la paroisse de Bienville, de style roman, fut érigé selon le plan Récollet. Contrairement à l'église de Saint-François-Xavier, l'église de Saint-Ludger a un plafond rond qui n'a pas la forme d'une croix.
En juillet 1905, les fondations de l'église étaient déjà posées et on s'apprêtait à ériger les premiers murs. C'est l'abbé Thibaudeau, futur curé de la paroisse de Saint-François-Xavier qui était en charge de la supervision des travaux, des deux côtés de la rivière, ayant été nommé par l'archevêque de Québec pour occuper cette fonction, le 16 mars 1905. A son arrivée à Fraserville, l'abbé J.-T. Thibaudeau avait déjà fondé trois paroisses, à Lac-au-Sable (1897-1900), Parisville (1900-1905) et Notre-Dame-du-Sacré-Coeur de Lotbinière, en y construisant un presbytêre, en 1904.
A l'arrivée du nouveau curé de la paroisse, Léonce Vézina, qui avait déjà été vicaire à Saint-Patrice, on constata des anomalies dans les murs, défaut de fabrication ou de consistance dans la brique, et le contrat avec Thaddée Bernier fut rompu, faute d'entente, le 30 janvier 1906. C'est Joseph Gosselin, de Lévis, entrepreneur connu dans la région, à qui l'on confia le mandat de terminer l'église. En juillet 1911, on eut recours aux services de l'entrepreneur William Lachance, alors conseiller et syndic de la paroisse de Saint-François-Xavier, pour réparer le pan nord extérieur de l'église, sur recommandation des architectes Ouellet et Lévesque, afin de rendre le mur plus solide et de le mettre à l'abri de l'eau s'y introduisant par les fortes pluies. La brique qu'on avait privilégié lors du lambrissement par souci d'économie provenait de la ferme d'Alfred Dionne, sur le chemin Témiscouata.
La fabrique de la paroisse décida, en décembre 1913, qu'il était temps de parachever l'église et d'importants travaux s'amorcèrent dès l'année suivante. La construction du choeur, la pose des planchers et des bancs, des fournaises à eau chaude, de même que quelques autres travaux d'ornementation datent tous de 1914. Ces travaux furent réalisés par Joseph St-Hilaire (1858-1943), un entrepreneur et bâtisseur d'église réputé, de Saint-Romuald. Durant la même année, on refit le lambrissement de l'église en pierre de Saint-Marc des Carrières, on remplaça les portes et on eut même l'électricité pour la messe de minuit du 25 décembre 1914. Depuis, 1914, l'église de Saint-Ludger, à l'exception du choeur et du vestiaire, a un double mur: le premier en brique et le deuxième en pierre.
Le perron de l'église fut aménagé durant l'été de 1931, lequel sera réparé, en 1936, sur recommandation de l'architecte Lévesque.
D'importants travaux de rénovation à l'intérieur de l'église furent entrepris en janvier 1987.
Source du texte :
Fraserville.ca
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