L'église
En avril 1882, paraît dans le Journal de Québec la demande de soumissions pour la construction d'une église [la 5ème] en pierre à Trois-Pistoles. L'architecte choisi est David Ouellet de Québec. La présentation des plans, en 1883, engendra des démêlés avec les responsables à l'évêché qui voulaient les modifier dans le but de réduire les coûts mais l'architecte eut gain de cause et son projet initial sera réalisé. La construction est confiée aux entrepreneurs Hubert Morin et Augustin Audet.
Les dimensions de l'église sont de 209 pieds (63,7 m) de longueur sur 70 pieds (21,3 m) de largeur et 40 pieds (12,2 m de hauteur). Elle est entièrement construite de pierre et de bois.
La pierre angulaire est posée le 3 août 1885. Une permission est obtenue de l'évêque pour célébrer une première messe dans la nouvelle église le 1er janvier 1888 même certains ornements à l'autel n'étaient pas encore complétés. L'église fut bénite le 28 juin 1888 par le premier évêque de Rimouski, Mgr. Jean Langevin. Elle sera consacrée le 29 mai 1988, à l'occasion de son centenaire, par Mgr. Gilles Ouellet, archevêque de Rimouski.
Le clocher principal contient trois cloches qui pèsent respectivement 594, 1032 et 2015 livres (269, 468, 914 kg). Mgr. Jean Langevin les bénit le 8 juillet 1894. Le petit clocher de la chapelle situé à l'est de l'église possède deux cloches. L'une date de 1807 et vient de la deuxième église. L'autre, d'un poids de 569 livres (258 kg), date de 1845 et provient de la troisième église.
En 1897, le chanoine Damase Morisset est nommé curé de la paroisse. Sa principale préoccupation est de procéder à la finition de l'intérieur de l'église. Craignant que le dôme ne s'écrase, il fit faire l'inspection du dôme par les architectes Berlinguet et Peachy ainsi que par le chanoine Georges Bouillon. On résolut le problème en installant des poutres d'acier aux quatre colonnes supportant le dôme.
En 1898, il demande au chanoine Georges Bouillon de préparer des plans et d'élaborer des décors pour le parachèvement de l'intérieur de l'église. Le chanoine Bouillon a déjà élaboré les plans pour la cathédrale Notre-Dame d'Ottawa et la Basilique Notre-Dame de Montréal. Comme le chanoine Bouillon n'est pas un architecte agréé, la Fabrique engage un architecte en la personne de Joseph-Pierre Ouellet. Ce dernier apporte des modifications mineures aux plans originaux afin de permettre le raccordement entre l'extérieur et l'intérieur de l'église. Finalement, les plans sont approuvés par Mgr. André-Albert Blais, évêque de Rimouski.
L'entrepreneur J. Hubert Morin de Trois-Pistoles, qui avait travaillé à l'érection de l'église de 1882 à 1887, se voit confier l'exécution des travaux intérieurs. Le contrat, incluant la pose de l'or, s'élève à $35,980. Cependant, l'or n'est pas fourni par l'entrepreneur.
La décoration intérieure avec ses colonnes, ses corniches, ses pilastres et ses frises est du style corinthien le plus pur. Le plafond est voûté en hémicycle comme il est coutume de faire depuis que le voûtement en anse de panier est disparu vers les années 1870.
L'aspect général de l'église a subi quelques transformations en 1904 et en 1954. Ces derniers travaux furent exécutés par la firme Jean Belzile & Fils de Trois-Pistoles qui fut chargée aussi des réparations extérieures de 1953. Les travaux d'art de 1954 incluent le choix des couleurs, le marbrage, les vitraux, tandis que la restauration des tableaux et du chemin de croix furent effectués par les Arts Appliqués de Québec sous la direction de Mario Mauro, artiste-peintre italien. Ces travaux furent réalisés au coût de $48,500.
Le fait que trois architectes aient travaillé à la construction et à la décoration n'aide pas à l'analyse. Cette église s'inscrit dans le courant néo-gothique en vogue à l'époque. Ses dimensions sont colossales, les styles s'y chevauchent : le corinthien, le byzantin, le néo-gothique.
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L'orgue
En 1905, la maison Casavant Frères de Saint-Hyacinthe installe un orgue de 28 jeux répartis sur 2 claviers et un pédalier fabriqué au coût de $4,000. Le devis de l'orgue a été établi par Gustave Gagnon, organiste de la Basilique Notre-Dame de Québec. L'installation des orgues marque le parachèvement de l'intérieur de l'église.
En 1991, les orgues ont été restaurées au coût de $83,000. par la firme Guilbault-Thérien de Saint-Hyacinthe. À la même occasion, on installa une seconde console dans le transept sud de l'église, là où prend place la chorale.
Source des textes :
Orgues au Québec
On notera qu'un retard sonore important, lorsque l'on utilise la console du transept sud, rend le jeu de l'organiste bien mal aisé. La console du jubé n'est plus utilisée car il est difficile pour certaines personnes de monter les deux étages pour l'atteindre. Néanmoins, chaque année ont lieux 2 ou 3 concerts avec l'orgue, qui fait d'ailleurs l'objet d'un entretien régulier (bien que la console du jubé ne soit pas dans un état parfait).
Date de l'inspection : 2 novembre 2011