La Cathédrale
L'érection canonique de la paroisse par Monseigneur François de Montmorency Laval, évêque de Québec, remonte au 30 octobre 1678. Elle était desservie par un missionnaire résidant à Québec.
Le premier prêtre résidant à Sainte-Anne, l'abbé Jacques de Lesclaches, arriva à la Grande-Anse en 1725. Il était le premier prêtre canadien ordonné à Québec le 7 octobre 1714. Il était également chargé de la paroisse de Rivière-Ouelle.
La première église, une humble chapelle construite en colombage avec des fondements en pierre sur un terrain donné par le seigneur Ruette d'Auteuil, mesurait 18 mètres (60 pieds) de longueur. Elle était située à 14 arpents du fleuve Saint-Laurent et au sud de la route nationale d'aujourd'hui.
C'est sous l'administration de l'abbé Louis-Bernard Castonguay, missionnaire de Sainte-Anne et de Saint-Roch-des-Aulnaies durant sept ans, que fut construite la nouvelle église en pierre, à proximité de la première chapelle de bois. La pierre de taille avait été achetée à Québec dès 1732. Cette deuxième église fut bénite le 25 juillet 1735. Jean Baillargé y aurait sculpté le tabernacle du maître-autel qui fut donné par la suite à l'église de Saint-Onésime, détruite par le feu en 1972. La petite église fut ravagée par un incendie le 13 août 1766, sous l'administration de l'abbé Pierre-Antoine Porlier, premier curé de la paroisse, depuis 1749 jusqu'en 1778. On a pu rebâtir une nouvelle église en utilisant sur les mus demeurés debout.
Dès l'arrivée de l'abbé Antoine Foucher à la cure de Sainte-Anne en 1795, les paroissiens firent pétition auprès de Monseigneur Jean-François Hubert, archevêque de Québec, pour obtenir la permission de bâtir une nouvelle église dans un endroit plus central, celui que l'on connaît aujourd'hui, car le population devenait plus nombreuse dans l'est de la paroisse. De plus, ils se plaignaient que leur église était trop délabrée pour justifier de grandes réparations.
Le contrat de construction de cette église en pierre fut signé le 23 mars 1797 avec François Paquet, maître maçon de Québec. Il s'engageait aussi à bâtir un presbytère, le tout livrable dans les trois ans à venir. Ce déplacement de quatre milles plus à l'est se fait dans la plus grande harmonie. L'église fut terminée en 1800. En 1802, le frère Marc aurait confectionné une chaire que l'on retrouve dans l'église de Saint-Damase de l'Islet. Louis Quévillon, en 1806, accepte d'y faire et d'y poser des balustres. Six ans plus tard, Amable Charron travaille au retable; il peint et dore des statues, il construit un jubé semblable à celui de l'église de Saint-Roch-des-Aulnaies.
En 1844, les paroissiens demandent au curé, l'abbé Alexis Mailloux, de commencer les démarches en vue de la construction d'une nouvelle église car l'actuelle église était dans un état de délabrement qui nécessitait des frais considérables et inutiles pour la réparer, d'autant plus qu'elle était beaucoup trop petite pour suffire aux besoins d'une population toujours grandissante. Cette cinquième église, dont la construction débute en 1845, était l'une des plus riches de la province. En 1856, François-Xavier Berlinguet en commence la décoration intérieure qui sera terminée par son père, Louis-Thomas. Elle fut rasée par les flammes le 8 décembre 1917. On venait de réparer la sacristie et d'installer un système de chauffage central à la vapeur.
À la suite de l'incendie, une chapelle temporaire a été installée dans la grande salle du Collège. Les travaux de reconstruction, dès l'arrivée des plans de l'architecte Pierre Lévesque, de Québec, se déroulèrent à vive allure. Les travaux de construction coûtèrent 176 000$. L'église, de style roman-renaissance, avait une longueur de 66 m (217 pieds), une largeur de 31,7 m (104 pieds) entre les transepts, et de 22,6 m (74 pieds) entre les longs pans. Ses deux clochers dressaient leurs croix jumelles à environ 56 m (185 pieds) de terre. Elle avait une hauteur de 17 m (56 pieds) à la voûte. La bénédiction eut lieu le 26 septembre 1920 par le Cardinal Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec. Commencée en 1918, ouverte au culte au printemps de 1920, la sixième église brûlait le 2 avril 1948. L'incendie ne laissa que des ruines de pierre mais on avait pu heureusement sauver la majeure partie du mobilier.
La construction de la septième église a été réalisée en deux étapes : la crypte et ensuite, l'église proprement dite. Les travaux de démolition des vieux murs débutèrent en juin 1948 alors que les travaux de construction de crypte de l'église débutèrent le 26 avril 1949 pour se terminer le 23 avril 1950. En 1951, avec la création du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, il devint important de se doter d'une église qui puisse devenir une cathédrale. La tâche fut dévolue au curé, le chanoine Charles Dumais, de réaliser la construction de l'église/cathédrale. Les plans furent préparés par les architectes Lagacé et Massicotte de Rivière-du-Loup alors que le contrat de construction fut accordé à la maison Paul Martin Inc. de La Pocatière, le 26 juillet 1969. L'église, terminée le 12 avril 1970, fut bénite, le 26 juillet suivant par Monseigneur Charles-Henri Lévesque, évêque de Sainte-Anne. Les coûts de construction de l'église et du presbytère s'élevèrent à 589 296$. L'intérieur fut complété, avec les années, par l'ajout de quelques œuvres d'art dont une verrière, de Michèle Tremblay-Guillot ainsi que plusieurs sculptures de Médard et Julien Bourgault
Visiter cette cathédrale sur le répertoire des lieux de culte
L'orgue
La première mention d'un orgue remonte en 1882 alors que le curé Charles-Edouard Poiré fait don d'une somme de 2 200$ en paiement d'un orgue Déry qui sera transféré de Québec à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Cet orgue, installé en 1883, remplace un harmonium qui était en fonction depuis 1867. Il sera détruit lors de l'incendie de l'église, le 8 décembre 1917.
Après la reconstruction de l'église, la fabrique achète, en 1924, du Collège Mont Saint-Louis de Montréal, un orgue Mitchell de 15 jeux. Il est installé par Clovis Potvin et Louis de Gonzague Fortin. Cet orgue sera détruit lors de l'incendie de l'église, le 2 avril 1948.
Lors de la construction de la crypte de la cathédrale actuelle en 1950, la fabrique reçoit un don de 8 469$ pour couvrir le coût d'un orgue Casavant (opus 2012) de 11 jeux. Cet orgue est inauguré le 28 mai 1950 par Jean-Marie Bussière, organiste à l'église Saint-Sacrement de Québec.
Après la fin des travaux de construction de l'église/cathédrale, la fabrique a procédé à l'achat d'un orgue neuf. Cet orgue, sorti des ateliers de la maison Guilbaut-Thérien (alors Orgues Providence), fait honneur à ses auteurs. Le buffet, dont la forme et les proportions se marient bien à l'édifice, ne manque pas d'élégance, grâce à l'agencement des tuyaux en montre comme aussi au grillage où l'on retrouve la touche du sculpteur Jean-Julien Bourgault.
Avec quinze jeux seulement, l'orgue emplit la vaste nef d'une musique généreuse et timbrée. La disposition de ces quinze jeux sur trois claviers manuels et un pédalier permet de registrer la musique de façon souple et variée. Par exemple, l'anche de seize pieds peut tantôt fournir une basse ronde, tantôt chanter au ténor ou au soprano comme le ferait un cromorne. De même, le fait de pouvoir accoupler le Grand-orgue à la Résonance nous donne trois plenums bien étagés sans changer un seul jeu. Voilà un instrument aux proportions modestes et qui permet de jouer de belle façon un vaste répertoire.
L'instrument a été inauguré le 8 décembre 1974 lors un concert donné par l'abbé Antoine Bouchard.
Source des textes :
Orgues au Québec
En avril 2008, l'orgue est doté d'une traction électromécanique, novatrice, conçue par NovelOrg. Celle-ci a pour but de fournir une assistance aux claviers pour les accouplements tout en conservant l'intégralité de la traction mécanique de l'instrument. Elle permet de plus à l'organiste d'accéder à une palette sonore élargie.
Le système installé permet de transmettre fidèlement le mouvement des touches aux soupapes. Des détecteurs situés sur chaque touche repèrent la position exacte de celles-ci. L'information est ensuite traité puis retransmise à la soupape correspondante par le biais d'électro-aimants. L'organiste peut choisir de jouer avec ou sans cette assistance.
Cliquez ici pour en savoir plus sur le système de traction électromécanique de NovelOrg
Date de l'inspection : 11 novembre 2011